La Revue du Cinema (1948)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

reux que Charlot doit, du moins selon la logique du m^-the, d'avoir pu se métamorphoser en Verdoux; ou bien, si l'on préfère, il fallait que \'erdoux fût marié avec « Edna Purviance ». Quoi qu'il en soit, nous voj^ons que, s'il j^n'est pas réconcilié pour autant avec la société, il saitMu moins maintenant s'en servir Nous savons aussi, et c'est d'importance, qu'il continue à respecter le mythe de la femmeenfant mais qu'il n'en attend plus guère le salut. Peut-être même, si nous adoptons la thèse dumeurtre, le respecte-t-il jusqu'à empoisonner « Edxa Purviance » pour empêcher la vie et j la Société de s'en charger. La seconde jeune femme épargnée représenterait peut-être une « Edna Purviance » plus vivante qui ne se laisse pas mourir. Mais celle-la même passe inconsciemment de l'autre côté de la barricade. Restent les autres femmes, celles qu'on peut empoisonner, mais parfois aussi celles qui résistent ; car le personnage important du film, c'est précisément la femme qu'il ne parvient pas à tuer. Chaplin au(iuel on pouvait reprocher,d'après ses derniers films, de craindre de plus en plus les acteurs de talent a fort heureusement fait appel ici à Martha Raye, l'inénarrable mégère comiciue, la femme collante de tant de comédies américaines. En demandant la réplique à une actrice connue et consacrée par un emploi aussi stable, Chaplin a, consciemment ou non, voulu ojîposer <à Verdoux plutôt un personnage qu'un acteur. L'empoisonneuse n" i d'Hollywood, l'enquiquineuse Martha R lye qui rendrait les moutons enragés et justifierait l'acciuittement d'une douzaine de Barbe-Bleue est précisément la seule épouse, increvable, dont Verdou.x ne vient pas à bout. J'aime que Chaplin n'ait pas hésité à faire appel à une mvthologie étrangère à la sienne et à s'approprier <' ...toitta jenuncs mcritent d'être tuées parce qu'elles sont toutes, à un de^ré ou à un autre, coupables d'avoir trahi l'espoir contenu en « Edna Purviance ». {Edna Purviance dans L'Opinion publique, 192?.) 17 2