La Revue du Cinema (1948)

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homme, orgueilleux mais sage et qui avait su conserver un peu de sa fortune, qu'il s'installa — pour disparaître peu après, toutefois. Quelques semaines plus tard, à l'embouchure de la rivière de Porano, on retrouva un corps que l'on crut pouvoir identifier comme celui du héros. Y a-t-il eu crime ou accident ou suicide? C'est ce que le juge d'instruction Alianello s'efforcera d'établir en faisant son enquête à la suite des faits que nous venons de relater brièvement. Alianello est à la fin d'une digne carrière de magistrat célèbre. Son habileté, son flair, sa finesse ont été souvent appréciés par le public à travers les louanges de la presse. A quelques mois de la retraite, édifié mais indulgent quant aux faiblesses de la nature humaine, c'est un homme beaucoup moins guidé par l'ambition que par une bienveillante et sensible compréhension de la vie qui arrive un beau matin à Porano. En sortant de la gare, le juge passe près du monument de Ferrasco et un touchant spectacle l'arrête : un instituteur a conduit ses écoliers devant la statue de leur illustre concitoyen pour louer son courage et donner son sens du devoir en exemple. Ce pieux hommage et l'admiration des enfants pour leur grand aîné fait réfléchir Alianello; et le juge se présente chez l'oncle de Folco en confesseur plein de bonhomie et de généreuse philosophie, et nullement comme un investigateur indiscret et insidieux. — La mort de votre neveu a été entourée de trop de secrets et de mystères et a suscité trop de controverses pour que la Justice ne désire pas dissiper tous les malentendus. Nous ne pourrons, hélas! ressusciter le héros, mais nous devons à sa mémoire d'établir la vérité sur les circonstances de sa fin... Voulez-vous m'y aider? demande Alianello à Costanzo Ferrasco; et celui-ci, mis en confiance par le ton de sympathie et la sage attitude d'Alianello, répond sans hésiter : — Je suis tellement disposé à vous aider. Monsieur le juge, que je vais remettre entre vos mains les éléments mêmes du drame... Les faits, les faits authentiques dans leur simplicité, compliqués cependant par diverses incidences sentimentales, sont donc présentés par le baron à Alianello qui peut ainsi commencer à reconstituer l'histoire de Folco; histoire grandiose et cocasse, admirable et ridicule, humaine, vraie; histoire qui, pensons-nous, vaut la peine d'être contée. Il y avait eu beaucoup d'intrigues au moment de l'érection du monument à l'illustre aviateur mais toutes se développèrent dans le même sens constructif; car il semble qu'un sain esprit d'émulation ait animé les Poranais, tous plus impatients les uns que les autres d'honorer dignement le héros. Et au lendemain de l'inauguration de la statue — due au ciseau d'un des sculpteurs les plus estimés de l'époque — le baron avait reçu la visite de deux femmes. La première, appelons-la discrètement Laura, n'était autre que l'épouse même du maire de la ville. Prenant sans détour le baron pour confident, elle lui lut une lettre écrite par Folco, du camp d'aviation, à la veille de l'exploit au-dessus des positions ennemies qui devait lui coûter la vie. Cette lettre résumait avec une sobre et virile éloquence les phases d'un amour ardent, violent, passionné. C'était la lettre d'un homme dur et décidé. La seconde femme, Lydia, était la nièce de l'évêque de Porano. A son tour, avec 28