La Revue du Cinema (1948)

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Pas de doute possible : le capitaine Ferrasco n'était pas assez lâche, d'une part, pour se suicider et, d'autre part, toute idée de crime est à rejeter. L'illustre citoyen de Porano a été victime de sa bravoure et son nom et son honneur sont désormais inattaquables. Dans une maison de santé les plus modernes et les plus confortables du monde, aux environs d'une grande ville de l'Amérique latine, le médecin-chef présente à un de ses plus éminents confrères un malade d'une catégorie exceptionnelle. Bien que de race purement occidentale, cet homme a la faculté plus généralement développée chez les fakirs hindous de rester des heures et parfois des jours entiers immobilisé dans une position toujours semblable, tel une statue. — Cette « tendance à la pétrification » s'affirme de façon alarmante, commente l'aliéniste, « le malade n'ayant plus pour se détendre, que des accès de révolte de plus en plus rares : injuriant alors une foule imaginaire et piétinant des bouquets de fleurs invisibles. » — Etrange, en effet, étrange cas d'obsession morbide, murmure l'autre médecin en cherchant à percer le secret de l'homme debout, un regard de défi lancé vers le ciel d'où il n'aurait pas dû retomber, figé dans la position exacte... ... de sa propre statue, sur la place qui porte son nom, dans la bonne ville de Porano. Deux de ses concitoyennes, deux jeunes filles qui voient peut-être apparaître le héros de l'air dans leurs songes, déposent d'un geste charmant quelques fleurs au pied du monument puis se redressent pour admirer le beau Folco Ferrasco. — Quelle flère allure! dit l'une. Quel élan dans son attitude! — Et quelle vie dans le regard! On dirait qu'il va parler, soupire l'autre en fixant tendrement la statue sur laquelle, de l'autre côté de l'Atlantique, se dessine un sourire à la fois d'orgueil, de malice et de regret. Jean George AURIOL et Indro MONTANELLI. Indro Mont.\nei.li, chroniqueur et reporteur, a été en\oyé dans le monde entier par le Carrière délia Sera de Milan, auquel il est attaché depuis jilusieurs années. 11 a écrit pour le théâtre et pour le cinéma et un de ses livres. Ici ne reposent pas, a été traduit en français. 31