La Revue du Cinema (1948)

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JEAN DESTERNES Magie de la sincérité A propos de : DITTE MENNESKEBARN (Édit/i, cnjanl de l'humamté), par Bjarne et AsTRiD HenningJensen. Scénario de B. Henning-Jensen d'après le roman de Martin Andersen-Nc xo. Photographie : Verner Jensen. Décors : Kai Rasch. Musique : Herman D. Koppel [Prod. Nordisk Films, Copenhague, 1947). DE POKKERS UNGER (Ces maudits garnements) , par Bjarne et Astrid Hennin'G-Jensen'. Scénario de Fleming Lynge d'aj^rès le roman d'Estrid Ott, adapté par Ole Bulil et Claus Bremer. Photographie : Poul Gram et Annelise Reenberg (Prod. Dansk Kulturfilm et Nordisk Films, Copenhague, 1946). En littérature comme au cinéma, il est des œuvres (]ui ont une valeur historique et qui peuvent servir de repères dans la production d'ime période donnée. Ainsi Obermann, Le Grand M canines, la Valise vide de Drieu la Rochelle servent de jalons aux critiques littéraires. Peut-être pouvons-nous aujourd'hui tenir Citizen Kane, Païsa et Ditte enjant de l'humanité comme des films témoins, des œuvres qui seront sans doute bientôt dépassées et dont les nouveautés peuvent demain devenir des poncifs. Lorsque nous revoyons Le Cuirassé Potemkine, Entracte ou Les Xuits de Chicago, nous remontons à la source. Nous sommes obligés de faire un effort pour considérer comme trouvaille ce qui est ensuite tombé dans le domaine public. Et notre étonnement est rétrospectif : « Ah, déjà !... » On s'est efforcé de démontrer qu'Orson Wellcs n'a rien inventé, et l'on m'objectera que le cinéma n'a pas attendu Rossellini ni HeiuiingJensen pour s'intéresser à la vie réelle dans ce qu'elle a de plus vulgaire et de plus cjuotidien. Bien sûr. On établira également que Roger Martin du Gard existait virtuellement dans les œuvres qui ont précédé Les Thibault, on dressera des filiations exactes de Baudelaire ou de Shakespeare. Il est manifeste également qu'avant Claude Monet on pratiquait une sorte d'impressionnisme, et le contrepoint a\ant Stravinsky. Le cinéma n'en est jilus au stade jirimitif où ce sont les nouveautés techniques ([ui comptent seules. L'ellipse et le travelling ont été découverts une fois pour toutes. Un écrivain n'a plus à inventer le monologue intérieur, mais à révéler, par l'adé(juation parfaite du moyen à la fin, sa propre personnalité. Et c'est pounjuoi je considère les œuvres indiquées plus haut comme caractéristiques, moments pri\ ilégiés après lesquels les tendances qu'ils indi(iuent n'ont plus qu'à se déployer, ce qui s'observe pour les jeunes cinéastes italiens emboîtant le pas à Rossellini et ([uelques œuvres américaines d'après Citizen Kane. Espérons qu'il en sera de même après Ditte pour le cinéma nordique (lui aussi affligé d'un formalisme outranrier, même chez Drej'er ou Alf Sjoberg). Quelle révélation arrive du Danemark avec cette Ditte? Est-ce donc un film parfait ? A mon sens, pas exactement (il n'est pas plus de films que de crimes l)arfaits). Cependant je voudrais essayer, après avoir noté ses imperfections, de dégager ce qui, à mes yeux, en constitue l'importance. 37