La Revue du Cinema (1948)

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de la bouche... a Nous sommes un peuple de jardiniers, nous n'aimons pas aller vite en réformes sociales. » Le héraut de cette philosophie naïvement conservatrice est doué d'un \-isage apoplectique, fort chromatogénique, qui %-irera au brique lorsqu'il expliquera aux faibles fenmies munichoises qu'on doit en finir avec les concessions. Il n'est du reste plus mobihsable et fera un petit retraité très con\-enable, ainsi qu'il est suggéré aux dernières images. Près de lui, la mère, Ceha Johnson, par sa dégaine lasse, ses traits tirés, ses gestes moites, sait nous commimiquer le sentiment de la fatigue des jours, et témoigne d'une vaillance constante contre l'accablement de ses charges multiples. Jouant des tendons et grimaçant sa douleur con\-ulsi\ e, elle sait aussi retenir un pau\Te petit sourire suspendu lors qu'ime faible lueur traverse sa cuisine. Où ce tragique de l'usure quotidienne prend un rehef hallucinant, c'est dans son profil contracté, pau\Te profil aux lè\Tes pendantes, aux yeux révulsés, une mèche folle barrant les rides. L'une des filles, Oueenie (Kay Walsh) essaie d'échapper à cette atmosphère qu'elle trouve irrespirable. Oui de nous l'en blâmerait? Cette grâce im peu mélancoUque, ce regard d'eau morte, cette conscience de la \-ulgarité ambiante, tout cela ne la destinait pas à ce voisin marin bébête, mais que les nécessités de la morale l'obligent à épouser, fille prodigue ramenée au bercail par un scénariste attendri. Cet ennui qu'elle fuyait, le spectateur en a parfois conscience. Mais il est fort honorable, comme celui du film de Grémillon, Le Ciel est à vous. Ce film relate fidèlement la \ie d'une famille anglaise. Or, on s'y ennuie. Donc... qu'aUiez-vous me faire dire sur les Anglais ! Kay Walsh ne répond pas du tout au s}-llogisme, et je trouve ce film bien moins ennuyeux que cet Esprit s'amuse dont on a dit tant de bien. C'est rœu\Te encore de l'association Lean-Coward, qui devait réussir ensuite le film le plus difficile à faire, avec im goût parfait : Brève rencontre. Jean Desterxes. I SEE A DARK STRANGER (L'Étr.\nge Aventurière). Ecrit et produit par Frém^k Launder et Sidney Gilliat. Réalisation : Fr-\nk Launder. Photographie : Wilkie Coop>er. Musique : William Alw-j-n (Prod. : IndiWdual Hctures, Londres, 1947) Dans le n» 7 de La Revue du Cinéma, Amable Jameson signalait à notre attention im film qu'ignora complètement le public français et qui était pourtant xm des plus intéressants et xm des plus significatifs de la nouvelle production britannique : The Rake's Progress dont la vaudevUlesque étiquette française (L'Honorable Monsieur Sans-Gêne) trahissait bêtement et les intentions et le contenu. Ses auteurs, Frank Lavmder et Sidne} GiUiat, nous y contaient l'histoire d'im descendant des libertins anglais du xviiie siècle, sorte de Gilles d'outre-Mîmche et comme lui m incapable de s'intégrer dans une époque transitoire où il était venu trop tard ou trop tôt et qui ne trouvera que dans la guerre ime fin utile ». Cette histoire était bien contée et d'une façon personnelle tranchant sur le style imifié qui règne sur les trois quarts de la production internationale. « L'étonnant de tout cela, qui n'est jamais théâtral, ni littéraire, ni « du studio », ajoutait Jameson, c'est ré\idente vérité des événements qui se précipitent dans un récit conté sur l'écran avec ime liberté et ime souplesse comparables à l'accumulation stendhahenne des petits faits vrais. » L'effort de ces jeunes auteurs-réalisateurs-producteurs britanniques eût mérité de passer moins inaperçu. On nous montre aujourd'hui une 65