La Revue du Cinema (1931)

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tion si la porte ne l'avait brusquement rejeté dans la rue. D'une pirouette involontaire, il alla s'asseoir sur une voiture d'enfant qui passait et son occupant, un vigoureux bébé, lui planta fermement ses mâchoires dans le mollet, tandis que la mère, une robuste créature, lui assénait, pour comble, plusieurs coups de son parapluie. Ce petit homme, m'informa-t-on ensuite, faisait partie d'une caste inférieure et nombreuse. Leur taille réduite et la coupe particulière de leurs vêtements, — et surtout de leur pantalon, — les rend aisément reconnaissables. En dépit de leur caractère inoffensif, on les considère comme gênants à cause de leur incapacité à s'adapter aux inventions modernes. La faute en incombe-t-elle à un manque de souplesse d'esprit de leur part, ou bien sont-als les survivants d une race préhistorique, je ne saurais le dire. En tous les cas, ils constituent une anomalie dans une civilisation qui exige une grande faculté d'assimilation dans 1 usage de multiples et complexes mécanismes. L'incident de la porte est un exemple, entre plusieurs, des difficultés que rencontrent à chaque instant ces petits hommes. Ascenseurs, ventilateurs, grues, tuyaux d'incendie sont quelques-uns des appareils qui mettent ces malheureux à la torture C'est miracle qu'ils y survivent et pourtant ils réussissent toujours à échapper aux conséquences de leurs sottises et à déjouer la police qui leur voue une hostilité sans trêve. On comprendra sans peine ce que leur sort a de peu enchanteur, d'autant que leur aspect physique ne les prédispose pas à inspirer un amour — même spirituel. Lorsque l'on songe qu'un cœur bat sous leur grotesque apparence on ne se défend pas d'une profonde émotion à leur égard. Leurs vicissitudes les rendent peu sociables, ce qui n'a rien qui puisse surprendre, et ils ont coutume d exprimer leur animosité en bombardant 1 objet de leur mécontentement avec des gâteaux succulents ou des comestibles du même genre qu'ils paraissent avoir toujours à portée de leur main. En définitive, ces petits hommes ne sauraient compter comme une ressource précieuse pour n'importe quel genre de civilisation. Durant notre parcours jusqu'au poste de police, nous fûmes témoins d'attentats de toutes sortes. Assauts, coups de feu, luttes n étaient qu incidents triviaux et les poursuites à pied et en voiture se frayaient leur chemin dans la circulation. Notre recours à la police fut pire qu'inutile. Quand l'agent qui dormait, les pieds sur son bureau, fut enfin réveillé, il écouta notre histoire avec la plus complète indifférence et nous assura que Pansy et Molhe n'étaient que deux jeunes filles parmi des milliers d'autres jeunes filles de la campagne qui venaient se perdre à la ville, et que nos chances de les retrouver d'une aussi conventionnelle manière que par des recherches de la police, équivalaient à zéro. Nous quittâmes cet employé fort découragés. Eussions-nous attendu un instant derrière la porte avant de repartir que notre découragement se fût transformé en alarme, car sitôt que nous fûmes dehors, cet homme téléphonait à Millwood tous les détails de notre visite. Par la suite, il fut révélé que Millwood avait non seulement une entente secrète avec la police, mais encore qu'il était l'un des piliers des basfonds de la société purihenne. Accablés, nous revenions vers l'hôtel, lorsque à 1 angle de deux grands boulevards, tandis que nous attendions le moment pour traverser, la Présence éleva la voix : « Le carrefour de Purilia », dit-elle, > où vient à passer au moins une fois dans sa vie chaque habitant de Purilia ». Immédiatement, la même pensée nous saisit, Johnson et moi. Si nous demeurions assez longtemps à ce carrefour, nous courrions la chance d'y rencontrer Molhe et Pansy. Nous tenions enfin un espoir possible. Deux objections se présentaient, bien entendu : la première, c'est que nous pourrions attendre des mois ou même des 79