La Revue du Cinema (1931)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

mporte, il est Français dans l'âme et son coq chante uniquemen t en français. Pathé-Natan ne précipite pas sa production. C'est aléatoire et sans intérêt. Lorsque M. Natan a une insomnie, il ne songe ni aux somptueuses mises en scène ni aux étoiles — M. Natan n'est pas Adolph Zukor. Il s'occupe d'autre chose. Pathé-Natan possède 64 salles, et quelles salles! — « Omnia », « Max Linder », « Marivaux » ! Avec les films parlants, la recette a quadruplé. Mais l'essentiel n'est pas là. M. Natan sait trouver de l'argent comme personne. Il découvre les hommes nécessaires. Il parle d'une émission d'actions nouvelles, d'une ouverture de crédit, de paiements différés, de la candeur humaine et de la haute algèbre boursière. Il parle. Il persuade. Il encaisse. Autrefois, M. Natan avait connu M. Cerf. Ils se retrouvèrent et parlèrent. M. Natan, depuis longtemps, se consacrait à l'industrie du cinéma ; si l'on veut, c'était un spécialiste. M. Cerf connaissait seulement le nom des étoiles et la cote des actions cinématographiques. M. Cerf ne connaissait pas le cinéma; en revanche, il connaissait la solide banque Bauer-Marchal : M. Cerf proposa aux banquiers de s'occuper du Cinéma. Ils n'auraient pas besoin d'avoir un rôle dans des comédies ineptes ; leur fonction serait bien simple. Par exemple, ils soutiennent l'aviation en la personne de la société Gnome et Rhône, maintenant il faut qu'ils soutiennent l'art des ombres. Nanti d'un accord avec la banque, M. Natan passa à l'offensive. Il proposa à la direction de Pathé d'émettre des actions à vote plural. Ces actions échurent à M. Natan. Du coup, il avait la majorité. Les vieux dirigeants donnèrent leur démission sous prétexte de surmenage. M. Natan devint directeur. A la raison sociale de la maison, il ajouta son nom retentissant. M. Natan possédait auparavant une petite firme 11 Rapid-Film ». M. Natan, le directeur de Pathé-Natan, acheta sans marchander à M. Natan « Rapid-Film ». Il s'assura l'appui du directeur du Matin, M. Sapène. Le coq gaulois saluait gaiement l'aurore. Il pourrait sembler qu'il n'y a rien de commun entre le pétrole et les tendres rêves. Sir Henry Deterding ne va probablement jamais au cinéma et il est douteux que Lillian Gish s'informe du cours de la Royal Dutch. Cependant la Bourse apparente le vulgaire carburant aux films inflammables. C'est un monde plutôt imaginaire, hors des latitudes géographiques, hors de la sueur du travail, ce sont des légendes sur les sources nouvellement découvertes, des villes de carton-pâte, des nombres de sept chiffres, des larmes de glycérine et des forçats ornés de dix décorations. Où finit le pétrole et où commence le cinéma?... M. de Caplane s'était d'abord emballé pour le pétrole, il avait trouvé les sources « Franco -Wyoming ». Ensuite, il fonda « FrancoFilm ». M. Albert Cohan s'y connaissait en pétroles roumains, mais lui aussi se passionna pour l'écran: il trahit le pétrole pour Gaumont et Pathé! Ici, point besoin de connaissances spéciales ni de capitaux. Le cinéma est un art, il ne réclame que l'inspiration. Après un court entretien avec sa muse, le poète se met à l'œuvre ; il ne cherche pas de scénaristes et ne recrute pas d acteurs, non, il fait d'abord baisser le cours des actions ; puis, il le fait monter, il déjeune avec les rédacteurs des journaux financiers et mm. aj d« , liii r '• Natan, Adm. -délègue ine avec les gros matadors de la banque, bes de Pôihc -Cinéma 13