La Revue du Cinema (1931)

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courait, par sa conviction que cette ignorance même était une possibilité de sortir des limites arrêtées et uniformément admises, et sa décision inopinée de faire What a Widow, et de m'en confier la réalisation absolue. Et tout de suite cela a été les coups de téléphone à NewYork, les télégrammes à Paris, la convocation de l'auteur en possession d'un scénario qui lui semblait approprié. Le départ deux heures après pour un « resort » tranquille en plein désert, à trois heures d'auto, avec l'auteur, le scénario, Gloria et moi. La mise au travail acharnée. Les discussions pendant quatre jours, scénario en main, des possibilités à en tirer. Puis le retour brusque au studio. L'appel en hâte des dessinateurs, des spécialistes dont le conseil m'était utile. La mise en contact avec la fièvre dévorante du « lot », cette atmosphère unique, faite de passion. Ce « lot » qu'on ne peut plus quitter, où tous travaillent de 9 heures à minuit, si ce n'est 3 ou 4 heures du matin. Tout cela par amour et conscience de son travail, par désir de tout donner de soi. Car presque tous, comme moi-même je l'avais, ont des salaires semestriels dans lesquels ces journées doubles n'interviennent pas. Ces salaires sont élevés, augmentant la responsabilité, la nécessité d'aller vite. Chaque minute sur le « lot » vaut de l'or, on n'a pas le droit de le gaspiller. En pleine production on parle de 250.000 francs par jour. D'où hâte fébrile, travail sans repos. Réalisation immédiate, presque monstrueuse, par équipes de jour et de nuit. Emotion extraordinaire de concevoir un décor un jour, et de le voir réalisé, mis en place, peint, le jour après. Puissance de travail qui m'a stupéfié, et dans laquelle j'étais pris moi-même, puisqu'en moins de 3 mois j'ai conçu et exécuté: 3 maisons, extérieur, intérieur, ameublment; l'intérieur d'un bateau avec entrée, hall principal, escalier, deux suites de luxe; l'intérieur d'un avion; de multiples petites scènes accessoires; tout cela, dans la vie d'un architecte, aurait représenté un travail d'environ trois ans, et se doublait pour moi de tout ce que j'avais à apprendre, et de tout ce que je voulais ajouter à ce que j'apprenais. Ce que j'ai appris... Les lois techniques données par: l'action, les possibilités photographiques, les possibilités acoustiques. L'action: le décor doit permettre l'action prévue. Situer la scène. Mettre en valeur par son caractère le caractère de celui qui l'occupe. Encadrer l'action. Pour cela on établit d'abord le plan, puis d'après ce plan une maquette que l'on étudie, à l'aide d'un viseur miniature, avec le metteur en scène (« director »), fixant les limites « utiles » du décor, d'après les angles visuels des appareils photographiques. Les possibilités photographiques: un de ses plus importants facteurs : l'éclairage. Eclairage intense par en haut, qui rend l'emploi des plafonds impossible, et donne par là cette sensation fréquente d'un décor presque hors d'échelle, tant il semble haut. On ne peut y remédier qu'en donnant l'impression du plafond par l'emploi de plans inclinés, ou par celui d'une maquette de plafond suspendue devant l'appareil photographique. Eclairage intense des côtés qui requiert une grande flexibilité des décors, décors construits en forme d'L, permettent tout changement 3